Dans cet appel au renouveau, Olivier Kamitatu, ancien président du Parlement de Transition, plaide pour une transformation profonde de la République Démocratique du Congo en une République Fédérale. Fort de son expérience et de vingt ans de recul, il constate que la centralisation excessive freine le développement du pays, malgré ses immenses richesses naturelles et culturelles.
La décentralisation promise par la Constitution de 2006 est restée inopérante, les provinces dépendant toujours de Kinshasa pour leurs ressources et décisions.
Face à l’échec du modèle unitaire, Kamitatu propose une fédéralisation articulée autour de six grandes régions historiques (Orientale, Équateur, Kongo, Kasaï, Katanga, et Kivu). Ce système offrirait une autonomie constitutionnelle à chaque région, avec ses propres institutions, ressources et compétences, notamment en matière d’éducation, santé, infrastructures, et développement.
Il permettrait une gouvernance de proximité, adaptée aux réalités locales, valorisant la diversité linguistique et culturelle du pays. Un modèle fédéral garantirait aussi une meilleure gestion des richesses, avec une répartition équitable des revenus (60 % pour la région, 30 % pour l’État fédéral, 10 % pour un fonds d’égalisation).
Il renforcerait la lutte contre la corruption et stimulerait la croissance. Kamitatu insiste que ce fédéralisme n’est ni une menace à l’unité nationale ni un retour au passé sécessionniste, mais un projet de consolidation de l’État, inspiré de modèles comme le Canada ou l’Allemagne.
En conclusion, il appelle à un dialogue national inclusif pour adopter une nouvelle Constitution fédérale, jeter les bases d’un État moderne, efficace et plus juste. Le fédéralisme est, selon lui, une voie réaliste et nécessaire pour bâtir un Congo uni, prospère et en paix, où chaque région joue un rôle actif dans le destin commun.