Dans une sortie médiatique remarquée sur les ondes de Top Congo FM, le ministre congolais de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, a évoqué la mise en œuvre prochaine du retrait du M23, qu’il lie au Mécanisme conjoint de coordination de la sécurité (JSCM), tel que prévu dans l’Accord de paix de Washington signé le 27 juin 2025.
Une lecture que le chef de la diplomatie rwandaise, Olivier Nduhungirehe, a aussitôt contestée, dénonçant une « désinformation flagrante », de la part du porte-parole du gouvernement congolais.
« Le JSCM est un mécanisme exclusivement bilatéral entre la RDC et le Rwanda », a précisé le ministre rwandais des Affaires étrangères ce dimanche 20 juillet 2025 sur X. Il souligne que ce mécanisme n’a vocation à traiter que deux points : la neutralisation des FDLR un groupe armé considéré comme terroriste par Kigali et la levée des mesures de défense prises par le Rwanda.
Selon lui, associer le M23 à ce mécanisme est une interprétation erronée, car l’AFC/M23 ne relève en rien de cette coordination bilatérale. « Le dialogue avec l’AFC/M23, tel que prévu par la Déclaration de principes de Doha signée récemment, vise un traitement en profondeur du conflit, en s’attaquant à ses causes profondes, afin de parvenir à un règlement durable », a insisté Olivier Nduhungirehe.
Il rappelle que l’esprit de Doha repose sur la restauration de l’autorité de l’État congolais, préalable à toute résolution durable, et que le retrait du M23 dépendra d’un processus distinct, basé sur la négociation et la réforme, et non sur des mécanismes sécuritaires bilatéraux.
Ce nouveau désaccord s’ajoute à la série de malentendus persistants entre Kinshasa et Kigali, malgré les avancées diplomatiques récentes. La signature de la Déclaration de principes à Doha avait suscité un espoir prudent dans les deux camps, mais cette nouvelle polémique souligne à quel point la communication reste un champ de bataille essentiel dans le processus de paix.
Berm’s Bamba