L’Institut Neema Ephata, pilier éducatif pour les enfants «sourds-muets», à Goma , chef-lieu de la province du Nord-kivu, sombre dans une crise sans précédent depuis l’offensive des rebelles du M23 soutenus par l’ armée rwandaise RDF.
Entre enseignants non payés, élèves déscolarisés et parents ruinés, l’établissement lance un cri d’alarme. Sur 44 enseignants, 23 ne perçoivent plus aucun salaire depuis que les parents, frappés par la crise économique, ne peuvent plus verser de primes. « Les parents n’ont plus de moyens. Même nos appels à la solidarité restent sans réponse », déplore Amos Tulinabo, responsable scolaire.
Ce pendant, les élèves, privés de cours, échouent massivement aux examens, aggravant leur marginalisation. « Un ventre creux n’a point d’oreilles », martèle Tulinabo, soulignant l’impossibilité pour les enseignants de travailler sans rémunération.
L’école, qui dépendait d’un fragile équilibre entre financements étatiques et contributions parentales, voit son modèle s’effondrer sous l’effet de la guerre.
Face à l’urgence, un appel pressant est lancé aux humanitaires et aux « hommes de bonne volonté » pour sauver cet établissement clé. « Nous avons besoin d’une action immédiate avant que toute une génération ne soit sacrifiée », conclut Tulinabo, symbole d’une résistance éducative à bout de souffle.
Elias Lwayivweka