L’ancien président congolais, Joseph Kabila, a annoncé ce 8 avril son intention de rentrer « sans délai » en République démocratique du Congo, après plusieurs années d’absence et de silence. Une décision motivée, selon lui, par la dégradation de la situation sécuritaire et politique du pays.
Dans une lettre adressée à Jeune Afrique, l’ex-chef de l’État congolais déclare qu’il rentre « afin de contribuer à la recherche de la solution » face à la crise multiforme que traverse la RDC. Absent du pays depuis décembre 2023, et resté silencieux pendant près de six ans, Joseph Kabila sort ainsi de sa réserve pour reprendre part à la scène politique nationale.
« Après six ans de silence absolu, une année d’exil, et compte tenu de la dégradation de la situation sécuritaire à travers tout le pays ainsi que la déliquescence et le pourrissement qui gangrènent tous les secteurs de la vie nationale », écrit-il, « j’ai pris la résolution de rentrer, sans délai, au pays ».
L’ancien président justifie sa démarche par des considérations sécuritaires. Il affirme avoir consulté plusieurs dirigeants africains, anciens chefs d’État, ainsi que des acteurs politiques et sociaux, tant au niveau régional qu’international, préoccupés par la crise que traverse la RDC.
Dans sa correspondance, il précise qu’il commencera son retour par la partie orientale du pays, région meurtrie par les conflits armés et les violences récurrentes :
« J’ai décidé de commencer par la partie orientale, parce qu’il y a péril en la demeure ».
Ce retour annoncé de Joseph Kabila intervient dans un contexte politique tendu et pourrait avoir des répercussions importantes sur l’équilibre des forces au sein de la classe politique congolaise.