Alors que l’Est de la RDC brûle sous les bombes et que la guerre menace l’existence même du pays, un débat futile détourne l’attention : les Églises catholique (CENCO) et protestante (ECC) auraient-elles reçu un soutien financier du Rwanda ? Ce faux débat masque l’essentiel : la population attend un compte rendu clair et honnête des discussions menées avec les grands acteurs régionaux et internationaux.
Depuis le lancement de leur initiative du « Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands Lacs », la CENCO et l’ECC ont multiplié les rencontres diplomatiques, de Kigali à New York, en passant par Kinshasa.
Elles ont eu accès aux dirigeants clés comme Paul Kagame, Yoweri Museveni, Emmanuel Macron, et même aux représentants des groupes armés comme l’AFC/M23. Cette délégation détient aujourd’hui une connaissance unique des enjeux et des positions de chacun.
Pourtant, au lieu de partager cette précieuse information avec le peuple congolais, le tandem CENCO-ECC se retrouve empêtré dans une polémique sur un prétendu financement rwandais. Or, il s’agit simplement d’une hospitalité protocolaire normale lors de leurs déplacements, ce que les Églises ont clairement démenti, affirmant n’avoir reçu aucun soutien financier de Kigali.
Selon le journaliste Elias Lwayivweka correspondant de 360 ACTU RDC et voices of Congo, ce débat détourne l’attention de l’essentiel : la guerre continue, les morts s’accumulent, et les armes ne se taisent pas.Les Congolais ont le droit de savoir ce qui s’est dit dans ces coulisses où se joue leur avenir. Que propose Kagame ? Quelle lecture font Museveni, Macron, Ruto ou Sassou Nguesso de la crise ? Quelles exigences ont formulé les rebelles ? Et surtout, quelle est la position des Églises elles-mêmes, qui portent cette mission d’intérêt national ? La transparence et la redevabilité sont indispensables, car la paix ne peut se construire dans le secret.
Le temps des justifications superficielles est révolu. La CENCO et l’ECC, investies d’une mission au nom du peuple congolais, doivent désormais lui restituer la vérité des discussions menées. Car au-delà des polémiques, c’est la survie même de la RDC qui est en jeu. La paix n’attendra pas que les débats s’enlisent : elle se bâtira avec ceux qui osent dire la vérité et agir pour le bien commun.