Après six années de silence politique, l’ancien président de la RDC, Joseph Kabila (2001-2019) est réapparu sur la scène publique ce vendredi 23 mai 2025. Dans une déclaration fortement critique à l’égard de son successeur, Félix Tshisekedi, Kabila a dénoncé la gouvernance actuelle et proposé des pistes de solutions pour sortir la RDC de « la crise multidimensionnelle » qu’elle traverse.
L’ancien chef de l’État a affirmé que la RDC est « livrée à une tyrannie qui bafoue les libertés fondamentales et met en péril l’unité nationale ». Il a évoqué des dérives autoritaires, la persistance de la guerre dans l’Est, et une gestion « chaotique » des affaires publiques.
Face à ce constat alarmant, Joseph Kabila a dévoilé une feuille de route articulée autour de douze propositions majeures :
1. Mettre fin à la dictature, qu’il qualifie de tyrannie rampante ;
2. Arrêter la guerre qui déchire le pays depuis des décennies ;
3. Rétablir l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire ;
4. Restaurer la démocratie et revenir aux fondements de l’État de droit ;
5. Garantir les libertés fondamentales ;
6. Réconcilier les Congolais et reconstruire la cohésion nationale ;
7. Relancer le développement via une bonne gouvernance économique, une gestion rigoureuse des finances publiques et une répartition équitable des ressources ;
8. Relancer le dialogue régional sincère pour asseoir une paix durable ;
9. Rétablir la crédibilité internationale de la RDC ;
10. Neutraliser tous les groupes armés, locaux et étrangers, et organiser leur rapatriement ;
11. Mettre définitivement fin au recours et à l’utilisation des mercenaires , conformément à la Convention de l’Union Africaine sur l’élimination du mercenariat en Afrique, du 3 Juillet 1977, et à la Résolution de l’Assemblée Générale des Nations Unies numéro A/44/34, du 04 Décembre 1989, portant adoption de la Convention Internationale contre le recrutement, l’utilisation, le financement et l’instruction des mercenaires et rapatrier, sans condition, ceux qui sont déployés sur le sol congolais ;
12. Ordonner le retrait immédiat des troupes étrangères, tout en saluant le retrait annoncé des forces de la SAMIDRC par les pays de la SADC.Cette sortie publique, inattendue, résonne comme une mise en garde et une offre de reconfiguration politique.
Si Kabila n’a pas explicitement exprimé une volonté de retour aux affaires, son discours positionne clairement son camp comme une alternative à la gestion actuelle du pays.
Dans un climat politique tendu et marqué par des conflits persistants à l’Est, ces déclarations pourraient raviver les débats sur l’avenir de la RDC.
Berm’s Bamba