La scène politique congolaise a été marquée par une vive attaque verbale, ce dimanche 27 avril 2025, à Kinshasa. Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS, n’a pas mâché ses mots contre Jean-Marc Kabund, ancien président intérimaire du parti, lors d’un rassemblement populaire. Sur un ton accusateur, il a ironisé.
« Celui qui parle de jouisseurs est en réalité le premier jouisseur du régime. »
S’exprimant devant une foule nombreuse, Kabuya a mis en cause l’enrichissement personnel de son ancien camarade de lutte, citant notamment l’acquisition d’un « château à Kingabwa ».
Il a défié Kabund de rendre publiques les conditions de cet achat, insinuant ainsi un manque de transparence dans son ascension patrimoniale, loin de l’image d’opposant vertueux que l’intéressé tente de projeter.
L’ancien bras droit du président Tshisekedi a également été accusé d’avoir entretenu des liens troubles avec Corneille Nangaa, ex-président de la CENI.
Selon Kabuya, des arrangements autour de concessions minières pourraient expliquer l’éloignement progressif de Kabund de la sphère présidentielle, rompant ainsi l’alliance historique forgée au début du quinquennat.
La charge ne s’est pas arrêtée là, Kabuya a révélé que Kabund aurait tenté, par l’entremise de Moïse Katshibuyi et d’autres proches, d’obtenir la clémence du chef de l’État. Une manœuvre qui, selon lui, aurait été validée par plusieurs témoins, notamment Jean-Claude Tshilumbayi et Peter Kazadi, pour éviter une lourde condamnation judiciaire.
Libéré en février 2025 après avoir purgé une partie de sa peine de sept ans de prison pour offense au chef de l’État, Jean-Marc Kabund reste, aux yeux de Kabuya, loin d’être blanchi. « Il n’a pas triomphé devant la justice », a insisté le secrétaire général de l’UDPS, dénonçant une sortie de prison obtenue par des compromis politiques et non par un acquittement mérité.