Dans un ton ferme et sans ambiguïté, le camp de Jean-Marc Kabund-A-Kabund, président national de l’Alliance pour le Changement, a tenu à rétablir la vérité sur les circonstances de sa libération et à dénoncer ce qu’il qualifie de « manœuvres politiques orchestrées par le pouvoir en place ».
Alors que des voix proches du régime, notamment Augustin Kabuya, ont laissé entendre que Kabund aurait sollicité un pardon, son entourage dément catégoriquement cette version.
« Le Président Jean-Marc Kabund n’a jamais mandaté qui que ce soit pour demander pardon. Sa libération est le résultat d’une mobilisation populaire et d’une pression diplomatique soutenue, et non d’une quelconque supplique adressée au pouvoir », peut-on lire dans une déclaration rendue publique ce mardi.
Cette prise de parole intervient après les propos d’Augustin Kabuya, Secrétaire général de l’UDPS, qui a évoqué une prétendue repentance de Kabund. Pour l’entourage de l’ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale, ces déclarations ne sont que des « mensonges grossiers », confirmant « la mainmise d’un clan sur l’appareil judiciaire congolais ».
Des accusations directes contre le régime Kabund, désormais libre, n’entend pas faire profil bas. Son camp accuse frontalement le président Félix Tshisekedi de manipuler la justice à des fins politiques. Ils se basent notamment sur une déclaration de Kabuya lui-même, dans laquelle il aurait involontairement confirmé cette instrumentalisation.
Rejetant aussi les accusations d’enrichissement illicite, le communiqué défend l’intégrité morale de Kabund.
« Il n’a jamais possédé de carré minier, contrairement à ceux qui pillent les ressources du pays pour se construire des villas somptueuses, pendant que le peuple souffre. » Le président du parti affirme vivre toujours à Limete/Kingabwa, un quartier populaire de Kinshasa, loin du faste de la Gombe. Un combat payé au prix fort.
Selon Berm’s Bamba de voice of Congo, ce texte rappelle également les sacrifices consentis par Kabund dans sa carrière politique, notamment la perte de son fils et la mort de nombreux militants lors des luttes politiques sous le régime Kabila. « C’est son courage, pas sa peur, qui a contribué à amener l’UDPS au pouvoir », souligne le document.
Un message lourd de symbolesFidèle à son style incisif, Kabund oppose sa simplicité revendiquée à l’ostentation de ceux qu’il accuse de trahir les idéaux du père fondateur Étienne Tshisekedi.
« Mieux vaut porter les habits pauvres de Kamina avec dignité que des costumes de luxe tachés de trahison. »
Alors que la scène politique congolaise entre dans une phase cruciale en vue des prochaines élections, cette déclaration marque le retour de Jean-Marc Kabund dans l’arène publique. Son message est clair : il ne compte pas se taire, encore moins se soumettre.