Le 2 mai dernier, le gouvernement de la République Démocratique du Congo a annoncé l’ouverture de 52 nouveaux blocs pétroliers à l’exploration dans la Cuvette Centrale, en plus des 3 blocs déjà attribués. Cette décision suscite une vive opposition de la part des organisations environnementales et de la société civile.
Le Forum des Engagés pour le Développement Durable (FORED), une organisation de défense de l’environnement basée à Bunia (dans le Nord-Est de la RDC), exprime fermement son désaccord face à cette décision, qui concerne une région écologiquement sensible.
Malgré les assurances concernant le respect des limites des aires protégées, John Lufukaribu Toly, défenseur local de l’environnement, met en garde contre les graves risques environnementaux et sociaux que cette ouverture engendre.
La Cuvette Centrale abrite 60 % des tourbières du Congo, essentielles pour la régulation climatique mondiale. L’exploitation pétrolière menace directement ces écosystèmes vitaux, ce qui va à l’encontre des engagements de la RDC dans le cadre de l’Accord de Paris.
« La promesse de mécanismes de compensation carbone reste insuffisante face aux risques de pollution, de déforestation et de perturbation des communautés locales », souligne John Lufukaribu.
Ce directeur exécutif de l’ONG FORED dénonce également le risque accru de conflits sociaux et d’atteintes aux droits des populations autochtones, souvent peu consultées dans ces processus.
L’organisation rappelle que la gouvernance dans ce secteur est fragile, comme en témoigne l’annulation d’un précédent appel d’offres pour 27 blocs en raison d’irrégularités.
« Nous appelons le gouvernement à reconsidérer cette décision, à privilégier un développement durable respectueux de l’environnement et des droits humains, et à engager un dialogue transparent avec toutes les parties prenantes avant toute nouvelle exploration pétrolière », conclut John Lufukaribu.
Cette opposition met en lumière les tensions entre développement économique et protection écologique en RDC, un pays engagé dans des partenariats pour un développement durable mais confronté à de nombreux défis sur le terrain.
Elias Lwayivweka